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News

from Okinawa

Vous trouverez ici toutes les dépêches concernant l'actualité d'Okinawa.

10 novembre 2012

Plainte du gouverneur d’Okinawa contre les avions Ospreys


Source: CCTV.com


Le gouverneur japonais d’Okinawa, Hirokazu Nakaima, a demandé que le controversé avion Osprey de la Marine américaine soit enlevé de sa préfecture. Il a formulé cette requête lors d’une réunion avec le premier ministre Yoshihiko Noda, suite au déploiement de 12 avions à rotors basculants Osprey MV-22 à l’aérogare de Futenma, à Okinawa.

 


 


 

Hirozaku Nakaima gouverneur d’Okinawa :
"Les résidents ont vu l’avion voler au-dessus de leurs têtes. L’opposition au déploiement de l’Osprey augmente. J’espère que le gouvernement japonais pourra confirmer que les Etats-unis respectent l’accord de sécurité avec le Japon."
Noda a déclaré que le gouvernement local prenait l’opposition au sérieux. Mais il a réitéré ses espoirs de voir les habitants d’Okinawa accepter l’avion, qui devrait bientôt commencer une opération à grande échelle. Il a souligné que la plus grande considération serait donnée aux résidents. Le gouverneur s’est plaint du fait que les Ospreys avaient volé au-dessus de zones urbaines à Okinawa, effectuant des décollages et atterrissages verticaux pendant les vols test, et ce même si un accord américano-japonais restreint en principe de tels vols au-dessus des sites militaires américains. Noda a affirmé qu’il allait pousser les Etats-Unis à adhérer à l’accord.

24 novembre 2012

Okinawa, l’île des centenaires bien portants

Source :
www.le-tatou.com

Un des plus vieux désirs de l’homme est de vivre le plus longtemps possible, de défier la nature pour ne plus avoir à vieillir. Dans nos sociétés occidentales, une des vocations du progrès technique est d’accroître notre longévité. Toujours plus performantes ou imaginatives, de nouvelles inventions ne cessent de s’imposer sur le marché de la santé. Prêt à tout pour sauver notre peau d’elle même et de son inévitable décrépitude, débourser des fortunes et perdre des heures dans ce combat perdu d’avance.
 
Les Japonais de l’île où l’on vit pour toujours, ont trouvé le secret, qui pourtant n’en est pas un ! La réponse est sous nos yeux...trois fois par jours. Notre assiette nous sauve ou nous tu : c’est selon. Bien que, sur cette île très pauvre du Japon, les habitants ne soient pas incités par leur téléviseur à manger au moins cinq fruits et légumes par jours, leur mode de vie les y conduit naturellement. En effet, les habitudes culinaires de ces 1,27 millions d’habitants, sont non seulement garantes d’une longue mais aussi d’une agréable vie. Okinawa, petite île du sud située dans l’archipel des Ryukyu entre le Japon et Taïwan, serait la ville comprenant le plus de centenaires bien portants au monde !
 
Aujourd’hui les régimes alimentaires font vendre, il aurait donc été dommage de se priver ! Entre Dukan et WeighWatchers, figure maintenant le régime Okinawa. De la longévité à la minceur il n’y a qu’un pas ou plutôt quelques euros de plus à gagner : en plus de la vie de centenaire, on nous promet un corps svelte. Le mode de vie de ces habitants est décrypté à la louche et recommandé mais surtout vendu. Les ouvrages sur le sujet se sont multipliés : Okinawa, passeport pour la longévité, propose une vie à rallonge, moins de maladies, et un ventre plat, tout cela en émerveillant nos papilles.


 
Si les habitants de cette île aux fontaines de Jouvence, se portent si bien, c’est simplement par ce qu’ils sont mesurés et qu’ils font preuve de bon sens. A voir les recettes miracles de ce régime parfait, une seule chose saute aux yeux : ils mangent des produits naturels, sans se gaver tout en mangeant à leur faim et ne connaissent pas la retraite. En somme ils ne mangent "ni trop salé, ni trop sucré, ni trop gras", "pratiquent une activité physique régulière" et surtout mangent au moins "cinq fruits et légumes par jour" !
Il est très probable, que le Ministère de la Santé se soit inspiré des Japonais centenaires, pour arriver à une communication sanitaire aussi... révolutionnaire.
 
Le miracle d’Okinawa en quelques chiffres :
• La ville représente seulement 0,002% de la population mondiale et abrite pourtant 15% des « super-centenaires » soit des centenaires ayant atteint 110 ans.
• 0,054% de la population est centenaire sur l’île contre 0,026% en France
• la vie de 97% de ces centenaires se déroule sans grave problème de santé
• Les habitants sont 5 fois moins touchés par les maladies les plus graves et les plus fréquentes.
 
Les principes alimentaires et comportementaux sur l’île d’Okinawa :
- Peu de viande mais d’avantage de poissons
- Aucun ajout de sel pratiquement
- Beaucoup de soja. Il est cuisiné sous toutes ses formes. Riches en phyto-oestrogènes, il a des vertus anti-oxidantes, anti-cancer et anti-ostéoporose.
- Très peu de laitages, qui favorisent les troubles cardiovasculaires (en particulier le fromage)
- Beaucoup d’eau fraîche et pas ou très peu d’alcool
- Du sport quotidien et des activités physiques dynamisantes Pour parfaire ce tableau nutritionnel exemplaire, ils ne fument pas de tabac.

Barbara Krief

30 novembre 2012

Les évacués de Fukushima soutiennent Okinawa face aux pressions du gouvernement

Source :
www.japoninfos.com

Alors que les protestations se font toujours entendre à Okinawa concernant les avions Osprey, d’autres voix commencent à s’élever du côté des évacués de Fukushima basés dans la région.



                                                                Manifestation à Ginowan contre la base américaine de Futenma, 2009 (© Nathan Keirn)
 

De part leur expérience, ils préviennent les résidents locaux de ne pas tomber dans le piège de la dépendance des gouvernements centraux envers les subventions de l’Etat. En effet, le gouvernement a longtemps utilisé de tels moyens pour obtenir le consentement des villes qui accueillent des installations impopulaires telles que les centrales nucléaires et les bases militaires américaines. Une des villes qui en a subi les conséquences est celle de Minami-Soba, qui a été massivement désertée après l’accident de Fukushima, dont cette dernière est assez proche de la localité. Un évacué de Minami-Soba, qui a rejoint le mouvement de protestation contre les bases militaires américaines en septembre dernier, témoigne : « Alors que certains ont sûrement dû prospérer après avoir accordé l’installation d’une centrale nucléaire à Fukushima, tout le monde a souffert terriblement quand l’accident nucléaire a eu lieu. On peut dire la même chose pour Okinawa. On doit faire quelque chose avant qu’un autre accident n’éclate. »


Environ 700 évacués provenant de Fukushima et de ses alentours logent encore à Okinawa. Selon d’autres réfugiés, Fukushima continuera à se battre contre la radiation. De nombreuses personnes qui en sont originaires se méfient maintenant du gouvernement qui leur avait assuré que les centrales nucléaires étaient sans danger et qui donnait au compte-gouttes des subventions pour garder leur économie en équilibre. En accord avec la ré-organisation des installations américaines sur le territoire japonais, le gouvernement central a aussi approuvé les installations militaires dans des zones isolées en échange d’avantages économiques aux gouvernements locaux, malgré les protestations.


Toutefois, certaines localités refusent ces subventions. La ville de Nago a arrêté de les recevoir après que Susumu Inamime, opposant à la relocalisation de Futenma, ait été élu maire. « Les subventions sont seulement payées sur une période de dix ans, dit-il. Si nous acceptons les bases militaires sur cette condition, nous serions coincés avec pendant 100 ans ! Si ça avait été le cas, on aurait dû courber l’échine comme les villes qui ont accepté l’installation d’une centrale nucléaire pour voir de nouveaux réacteurs se construire sans pouvoir rien faire. Les habitants sont conscients que ce ne sont que des freins à l’économie locale des communautés qui tentent de devenir indépendantes. »
Mais le gouvernement hésite sur la politique à suivre sur le nucléaire. Il souhaite aussi éviter de créer des problèmes avec les États-Unis. Le secteur industriel ne peut pas non plus abandonner les avantages que lui procure les installations de centrales nucléaires. Avec un gouvernement incapable de prendre des décisions, l’idée d’un « Japon qui ne peut pas changer » a émergé dans certaines régions, laissant les résidents proches des bases militaires et des centrales nucléaires en payer le prix, malgré l’opposition de plus en plus vivace.


Claire Bouyssou – sources : The Asahi Shimbun

2 décembre 2012

Encore un militaire américain arrêté à Okinawa
 

Source : www.45enord.ca

Des Marines américains du 1st Marine Aircraft Wing Unit (MAU), à Okinawa, Japon, tirent une salve d’honneur du pont du USS Harpers Ferry, en 2007, pour commémorer la bataille d’Iwo-Jima (Photo: U.S. Navy, Mass Communication Specialist 2nd Class Adam R. Cole)


La police japonaise d’Okinawa a arrêté un militaire américain vendredi 30 novembre pour conduite en état d’ébriété et avoir embouti d’autres voitures, faisant ainsi 2 blessés légers, a rapporté le 1er décembre l’agence de presse japonaise Kyodo.
Le chauffard, Nathan Sales, 35 ans, appartient à l’unité logistique de l’US Marine Corps, logée au Camp Kinser, dans la ville de Urasoe à Okinawa.
La police locale a déclaré avoir arrêté Sales après que sa voiture eut percuté trois autres véhicules et légèrement blessé deux hommes autour de 19 heures, heure locale, dans une rue d’un village, ajoutant qu’il ont su qu’il était ivre par son haleine qui dégageait une forte odeur d’alcool.
L’incident est survenu en dehors des heures du couvre-feu qui a été imposée après que deux soldats américains aient été accusés d’avoir violé une femme d’Okinawa en octobre dernier.
L’alcool étant en cause dans la plupart des incidents, le commandement américain, non seulement a imposé un couvre-feu de 23h à 5h pour tous les militaires américains au Japon, mais la Marine américaine a aussi interdit de boire après 22 heures, même dans les clubs et les restaurants sur la base, et les marins impliqués dans de précédents incidents liés à l’alcool ne sont pas autorisés à quitter leurs bases sans une autorisation spécifique.
De plus, le vendredi 30 novembre, Sam Angelella, le commandant des forces américaines au Japon, a été encore plus loin et a lancé un programme appelé  » Buddy Program », qu’on pourrait traduire par « Programme de compagnonage », en vigueur depuis ce 30 novembre, qui interdit à tous les militaires américains de sortir seuls, même en dehors des heures de couvre-feu, et les oblige à être accompagnés par d’autres s’ils doivent quitter leurs bases.
Quant à Nathan Sales, on ne sait pas pour l’instant s’il était accompagné. Sinon, il serait le premier homme à avoir enfreint le nouvel ordre du commandant.
Le Japon a un taux de criminalité bien en dessous de la plupart des pays développés, et les vagues de protestations provoquées par ces incidents complique la présence militaire des États-Unis au Japon au moment même où s’intensifient les luttes territoriales en Mer de Chine et que les dirigeants américains et japonais doivent composer avec les efforts de la Chine pour étayer ses revendications territoriales sur dans les îles japonaises Senkaku, que les Chinois appellent Diaoyu. Plusieurs navires de patrouille chinois naviguent dans ou à proximité des eaux territoriales japonaises autour des îles presque tous les jours depuis plus d’un mois et la crise est loin d’être résolue.
Sam Angelella pour sa part a déclaré jeudi 29 novembre que le couvre-feu sera levé quand il estimera que les militaires comprennent enfin l’impact de leurs comportement.

5 janvier 2013

Gros et centenaire ? Pas si simple, avertissent les chercheurs
 

Source : Le Monde.fr avec AFP
 


Faut-il reprendre des frites pour vivre vieux ? C'est le message subliminal d'une étude publiée cette semaine dans la presse américaine et qui laisse à penser que les bourrelets en trop sont bénéfiques, une conclusion jugée "inquiétante" au pays de l'obésité.
"C'est très inquiétant que les gens puissent interpréter cette étude d'une façon simpliste en se disant 'C'est bien d'avoir des kilos en trop', c'est le mauvais message", a déclaré à l'AFP le cardiologue Francisco Lopez-Jimenez, après la parution de cette étude, très commentée, dans le Journal of the Medical American Association.
Selon cette analyse publiée mardi 1er janvier et qui s'appuie sur une centaine d'études dans le monde, des personnes en surpoids et légèrement obèses vivent plus longtemps - de 5 % à 6 % de temps dans une tranche donnée - que celles d'un poids normal. En revanche, une forte obésité accroît nettement le risque de mortalité, modèrent les chercheurs.
"Il y a des centaines d'études qui montrent qu'être en surpoids ou un peu obèse provoque un fort risque de diabète, de maladies cardiaques, de cholesterol et d'hypertension et que perdre ces quelques kilos en trop améliorent les choses", affirme le responsable de cardiologie à la Mayo Clinic (Minnesota). Or aux Etats-Unis, un adulte sur trois et près d'un enfant sur cinq est obèse, alors que deux tiers des adultes et un tiers des enfants sont en surpoids, avec leur corollaire de maladies et d'infirmités.
Même s'il a tendance à se stabiliser, le taux d'enfants obèses, aujourd'hui à 17 %, a triplé en 30 ans. L'hypertension artérielle touche un tiers des Américains de plus de 20 ans, et plus de la moitié de ceux de 55 ans et plus. Les coûts de santé liés à l'obésité s'établissaient à 190 milliards de dollars par an entre 2000 et 2005, 147 milliards pour l'année 2009.
L'obésité est à tel point un enjeu majeur de santé publique que même la première dame des Etats-Unis, Michelle Obama, n'hésite pas depuis quatre ans à faire des pompes à la télévision ou croquer des navets devant les photographes pour inciter ses compatriotes à une vie et une nourriture plus saine.


QUALITÉ DE L'ÉTUDE
Nombre de médias ont appelé à la rescousse les scientifiques qui se sont plutôt concentrés sur l'intérêt scientifique de l'étude elle-même. Pour Walter Willett, professeur de nutrition à la Harvard School of Public Health, l'étude "ne dit que des âneries". Le problème, c'est que le groupe des personnes de poids normal "mélange les gens minces et actifs, les gros fumeurs, les cancéreux, des personnes âgées ayant perdu du poids en raison de problèmes médicaux", affirme le spécialiste interrogé vendredi par USA Today. "Comparer les groupes en surpoids et obèses à ce groupe hétérogène amène à de fausses conclusions", dit-il.
D'autres relevaient qu'elle mélange poids de la graisse et celui du muscle, que l'indice de masse corporelle n'est pas scientiquement pertinent ou que les auteurs parlent de mortalité et non de morbidité, ce qui signifie que nous pouvons vivre plus longtemps mais plus malades.

22 février 2013

La question de la base américaine à Okinawa

reste en suspend

Source :
www.japoninfos.com

Lors de la Commission du budget de la Chambre des conseillers mercredi 20 février, le Premier Ministre japonais Shinzo Abe, a déclaré qu’aucune date précise pour le remblai du district de Henoko, permettant la relocalisation de la base américaine Futenma, n’a été pour le moment décidée.



                                                                       Base militaire américaine Futenma. Credit photo : Sanata
Au cours de la Commission, le Premier Ministre a déclaré que « à l’heure actuelle, aucune décision n’a été prise pour définir une date concrète à cette demande [de remblai] ». « De même que, nous n’avons aucune intention d’aborder le sujet lors de la conférence au sommet entre les États-Unis et le Japon qui se tiendra vendredi 22 à Washington » précisa-t-il.
Au cœur du problème se trouve la base militaire américaine Futenma située dans la ville Ginowan de la préfecture d’Okinawa et le déploiement des premiers avions à décollage vertical Ospreys en octobre 2012, malgré les manifestations d’opposition des habitants. Située au cœur de la ville, la base de Futenma engendre diverses nuisances à la population locale qui s’est dite inquiète sur la fiabilité des appareils après la chute d’un Ospreys en avril 2012 au Maroc tuant deux militaires américains.
Dès 2011, un projet de construction d’un site alternatif dans le district de Henoko à Nago, pour la relocalisation de la base de Futenma était mise en œuvre avec l’appui du président américain, Barak Obama. Malgré diverses conférences et réunions entre les deux parties, aucune mesure concrète n’a pu être prise. « La situation politique locale à Nago s’est montrée d’avantage contre une relocalisation de la base dans le district de Henoko » a expliqué le maire de la ville, Susumu Inamine.
En réponse à cette déclaration du Premier Ministre japonais, la population locale regroupant  même des parlementaires du Parti Libérale Démocrate (LDP) au pouvoir, ont exprimé leur opposition. La secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, avait exprimé le désir de voir « évoluer la question de la relocalisation de la base de Futenma » lors d’une conférence entre les ministres des Affaires étrangères japonais et américains le mois dernier.

1er mars 2013

9 et 10 ans de prison pour viol pour les 2 marins américains

Source : AFP

Deux marins américains ont été condamnés jeudi par un tribunal japonais à 9 et 10 ans de prison pour le viol en octobre dernier d’une Japonaise sur l’île d’Okinawa (sud), ont indiqué les médias.
Le matelot Christopher Browning, 24 ans, a été condamné à dix ans d’incarcération, et le quartier-maître Skyler Dozierwalker, 23 ans, à neuf ans, indique l’agence de presse Jiji. Tous deux avaient reconnu les faits mardi dernier au premier jour de leur procès à Naha, sur l’île d’Okinawa.
Ils avaient été mis en examen en novembre pour «viol et blessures».
Dozierwalker avait avoué devant le tribunal tout comme Christopher Browning, bien que ce dernier ait nié toute préméditation, selon les agences de presse Jiji et Kyodo.
Les deux hommes effectueront leur peine dans une prison japonaise.
Ces affaires à répétition sont une source d’embarras évident pour Washington qui tente à chaque fois de limiter les dégâts en réagissant très rapidement.
Ainsi, le secrétaire d’Etat adjoint américain Kurt Campbell, en visite à Tokyo le 26 octobre, avait été jusqu’à présenter publiquement ses excuses aux habitants d’Okinawa.
«Avant de commencer les discussions aujourd’hui, je voudrais démarrer, si je le peux, par des excuses sincères et l’expression de mon engagement profond, auprès de nos amis japonais», avait déclaré le secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires d’Asie orientale et du Pacifique.

En février 2008, la secrétaire d’Etat de l’époque, Condoleezza Rice, avait elle aussi dû exprimer ses «profonds regrets» suite au viol d’une Japonaise de 14 ans par un Marine américain à Okinawa.
«Nous exprimons simplement nos profonds regrets que cela soit arrivé», avait-elle déclaré, à peine avoir débarqué à Tokyo pour une visite officielle de deux jours.
A la suite du dernier viol, l’armée américaine avait imposé un couvre-feu à ses 47.000 soldats stationnés au Japon, toujours en vigueur et pour une durée indéterminée.
Malgré cette mesure, plusieurs incidents ont impliqué des militaires américains depuis lors, qui ne font qu’accroître l’exaspération des populations locales et renforcer un fort sentiment anti-américain sur l’île.
Quelque 22.000 soldats américains sont basés à Okinawa où la population se plaint régulièrement des nuisances et de l’insécurité entraînées par cette présence militaire massive.
Signe de l’irritation ambiante sur l’île: en septembre dernier, des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté pour protester contre le déploiement de l’avion militaire américain Osprey, après plusieurs accidents impliquant cet appareil à l’étranger.
Les manifestants réclamaient que Tokyo et Washington annulent immédiatement un projet de déploiement de douze avions MV-22 Osprey sur la base américaine de Futenma sur Okinawa. Ils demandaient aussi la fermeture de cette base située en pleine ville.

23 mars 2013

Susumu Higa - "Mabui, les âmes d'Okinawa"

 

Source : www.culturopoing.com

En refermant Soldats de Sable à regret, nous avions laissé les habitants d’Okinawa dans le trauma de la fin de la guerre. Nouvelle ode au peuple de l’île, ce magistral Mabui – Les Âmes d’Okinawa le suit cette fois ci à l’heure de la renaissance et de la reconstruction dans tous ses espoirs et sa quête, de l’immédiate après guerre jusqu’à nos jours. Encore sous dominance américaine, il lutte pour la sauvegarde de l’environnement et des cultures tandis que sont lancés par les américains des gros projets de base militaire, ou de construction. Susumu Higa ne cesse de jouer sur les contrastes, sur cette recherche d’apaisement sur une terre idyllique troublée par des avions rugissants, qui survolent quotidiennement l’île sans prévenir, rappelant sans cesse l’horreur d’un passé proche – le spectre de la guerre rodant en permanence.
L'armée américaine agit en conquérants, se donnant le droit de troubler l’existence de la population, de détruire leurs champs. La toute puissance du vainqueur, l’arrogance militaire ne cessent de faire des ravages. Des décennies après les individus continuent à souffrir de cette guerre, comme d’un fardeau éternel. Les hélicoptères interviennent en dépit du bon sens, venant à trois pour secourir un seul soldat accidenté dans la forêt et détruisant les champs au passage, lors d’un ballet à la Apocalypse Now. Le trait d’Higa précis, lumineux, accordé aux visages s’imprègne alors discrètement d’une ironie désabusée.
Higa évoque les tiraillements entre ceux qui veulent tout détruire et reconstruire pour honorer le règne de l’argent, et les autres qui gardent en eux cet espoir d’un lieu de recueillement où chacun pourrait vivre de ses terres. La vie économique de l’île est compromise par le vieillissement de la population et le départ des jeunes. D’un côté les projets de construction des bases militaires laissent entrevoir l’idée d’un redressement et de création de postes et de l’autre les risques d’un reniement culturel et spirituel, d’une perte de l’essence même de la terre. Le personnage du maire, déchiré par ces questions incarne bien ce dilemme : « Les îles qui vivent de l’agriculture et de la pêche n’attirent pas les jeunes ; le vieillissement de la population ne fait qu’augmenter. C’est un secours inespéré. On pourrait confier les travaux aux habitants, cela redonnerait à l’île un souffle nouveau » avant de se raviser, prenant conscience du leurre et que « le dépeuplement de l’île au passé si riche n’est peut-être qu’une chose momentanée. »

« Mabui » signifie « âme » et ne cesse d’évoquer ceux qui l’ont perdue et doivent la retrouver grâce aux incantations des vieilles prêtresses à qui tous font appel. Même les promoteurs et spéculateurs finissent par venir eux aussi prier. Il y a cet appel constant au respect des ancêtres et de la terre que ne cesse de traduire Higa, dans une narration et une poésie qui n’est pas sans rappeler celle de Mizuki. C’est toujours avec la plus extrême des délicatesses, tout en nuance qu’Higa évoque les thèmes les plus graves. Cet horrible neveu avec ses lunettes de soleil, qui a adopté le look du capitaliste américain et qui vient insulter la fille-mère qui a eu un « gosse avec un ricain » a clairement perdu son « mabui », mais Higa sans aucun cynisme et malgré sa mélancolie ne perd jamais espoir quant à la réintégration de chacun de son vrai moi. Ceux qui sont égarés peuvent un jour retrouver leur chemin. Et s’il n’élude pas les conflits générationnels, Les âmes d’Okinawa semble toujours cheminer vers une communion, permise grâce à la contemplation des choses et aux rites qui perdurent. Chaque page chemine vers le retour aux sources et la prière à la terre.

Higa est également un fabuleux conteur de rencontres inoubliables. Citons parmi elles cet aviateur américain dont l’avion s’est écrasé et qui depuis s’est lié d’une folle amitié avec le couple de paysans qui l’a sauvé. Les aidant à cultiver la terre, il pleurera lorsque congédié par l’armée il devra quitter le Japon, mais deviendra lui-même fermier aux Etats-Unis. A chaque histoire nous espérons voir chacun réintégrer son « mabui », l’âme qui fait de nous un être pensant, aimant et généreux. Comme dans Soldats de Sable, Higu offre une galerie de portraits de tous âges plus attachants les uns que les autres. C’est une folle émotion qui se dégage de cette déclaration d’amour aux âmes d’Okinawa, aussi inoubliables dans les pages qu’elles ont pu l’être pour Susuma Higa. Comme la tristesse survient au moment du départ après un beau voyage, on quitte ces habitants, ces êtres si beaux, si exemplaires qu’ils semblent appartenir à une autre réalité, avec l’espoir de les revoir un jour. Ici sommeille le sortilège de l’Art, ici naît le sortilège de la transmission.

Olivier Rossignot

Susumu Higa - Mabui, les âmes d'Okinawa , éditions Le Lézard Noir

5 avril 2013

Les États-Unis parviennent à un compromis

sur la remise au Japon de la base aérienne d’Okinawa

Source :
www.45enord.ca

Un avion à décollage vertical  Osprey à la base aérienne des marines de Futenma, sur l’île d’Okinawa, au Japon (Photo : sergent Daniel K. Brown U.S. Marine Corps)
 

Sur fonds de tensions en Asie-Pacifiques, où les États-Unis et le Japon font face aux menaces de la Corée du Nord et à la montée en puissance militaire de la Chine, les deux alliés ont annoncé vendredi un accord pour la remise au Japon de la base aérienne américaine d’Okinawa, faisant ainsi un pas de plus dans la résolution d’un problème qui est source d’irritation depuis plusieurs années.


La base aérienne des marines de Futenma sur l’île d’Okinawa sera remise aux autorités japonaises dès 2022.
Lorsqu’il aura été complété, le plan se traduira par le retour au Japon d’environ 2 500 hectares de terres actuellement utilisées par les forces américaines. Le retour de ces terres est une étape essentielle de l’accors, qui vise aussi à assurer une présence stable des forces américaines au Japon.
«Notre accord prévoit le retour immédiat, dès la fin de certaines procédures nécessaires, de certaines zones et de certaines installations d’Okinawa», a précisé le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, dans un communiqué annonçant l’accors, ajoutant «Les Etats-Unis vont ensuite remettre [au Japon] d’autres installations, une fois que les installations de remplacement seront construites, et quand un important contingent de marines pourra être déplacé … en dehors du Japon vers Guam et Hawaï.»
En dévoilant l’entente, le Japon et les États-Unis veulent démontrer que leur alliance repose sur une base solide.
«Avec l’environnement dans la région Asie-Pacifique qui devient plus hostile, je suis heureux que nous ayons pu montrer que le lien de confiance dans l’alliance nippo-américaine est toujours solide», a déclaré le Premier ministre japonais Abe Shinzo à la presse.
Les relations entre Japon avec les États-Unis s’étaient tendues en 2009 après le Premier ministre Yukio Hatoyama eut cherché à tenir une promesse de campagne de déplacer la base de Futenma hors de l’île.
Le gouvernement japonais n’avait cependant pu trouver aucun autre site et avait été contraint de reconduire l’accord de 2006 qui ne prévoyait que le déménagement de la base vers une zone moins peuplée de l’île, un plan qui avait suscité et suscite encore un tollé chez les habitants de l’île, qui associent les bases américaines avec le bruit, la pollution et crime.


L’envoi de marines d’Okinawa à Guam tarde à se réaliser

L’un des problèmes lié à la question de la présence militaire à Okinawa est que le projet de déménagement des marines du Japon à l’île de Guam tarde à se réaliser.
Le Comité sénatorial américain des Forces armées du Sénat avait publié en juillet 2012 un rapport du Center for Strategic and International Studies (CSIS) de plus de 100 pages sur la stratégie de l’administration américaine en Asie. Dans son rapport, l’institut de recherche appelle l’administration à mieux articuler la stratégie et la logistique de «rééquilibrage vers l’Asie», et presse le gouvernement américain de réaliser son projet de déplacer 5 000 marines à l’île de Guam.
Le rapport fait valoir que, depuis des décennies, les engagements à long terme envers le Japon et la Corée ont abouti à une position dans le Pacifique qui place trop de forces dans le nord de la région et pas assez dans le sud, où la Chine est devenue de plus en plus agressive envers ses voisins maritimes, comme les Philippines. Le déplacement de marines d’Okinawa à Guam aiderait à corriger ce déséquilibre, et montrerait à la Chine la résolution des États-Unis.
Le 26 avril 2012, des responsables américains et japonais avaient annoncé que les deux pays s’étaient entendus sur un plan de déplacement des Marines américains d’Okinawa à Guam, mais ce plan tardait à se réaliser.
Le CSIS conseillait alors au gouvernement américain de donner la priorité à ce plan et à  la mise en en place des bases à Guam et dans les îles Mariannes.


L’inconduite des soldats américains complique les choses

Pendant ce temps, l’inconduite de ses soldats a compliqué la présence militaire des États-Unis au Japon.
Certains cas d’inconduite ont été particulièrement graves et ont provoqué l’ire des populations locales. Un crime particulièrement odieux s’était produit à Okinawa en 1995 quand une fillette de 12 ans avait été violée par trois militaires américains sur le chemin de l’école.
Deux réservistes de la Marine ont été arrêtés à la mi-octobre et accusés de harcèlement et du viol d’une femme japonaise qu’ils avaient rencontrés dans un bar.
L’alcool étant en cause dans la plupart des cas, le commandement américain , non seulement avait alors imposé peu après les derniers incidents un couvre-feu de 23h à 5h pour tous les militaires américains au Japon, mais la Marine avait aussi interdit de boire après 22 heures, même dans les clubs et les restaurants sur la base, et les marins impliqués dans des incidents liés à l’alcool n’ont plus été, à partir de ce moment, autorisés à quitter leurs bases sans une permission spécifique.
Mais tous ces incidents avaient déjà exacerbé les tensions avec les populations locales, l’’impact de l’inconduite des soldats américains est particulièrement fort dans une société japonaise policée où les étrangers ne sont pas particulièrement bien vus.


Les tensions en Asie-Pacifique et la présence américaine

Les vagues de protestations provoquées par ces incidents complique la présence militaire des États-Unis au Japon au moment même où s’intensifiaient les luttes territoriales en Mer de Chine, les efforts de la Chine pour étayer ses revendications territoriales sur dans les îles japonaises Senkaku et, aujourd’hui, les menaces nord-coréennes de frapper, non seulement la Corée du Sud, mais aussi les États-Unis et le Japon.
Okinawa, occupée par les États-Unis de 1945 à 1972, représente moins de 1 pour cent de la superficie totale du Japon, mais les installations militaires américaines restent une présence dérangeante sur l’île d’Okinawa.
L’installation de Futenma est entouré de plus de 100 écoles, hôpitaux et magasins. L’ancien ministre de la défense japonais Naoki Tanaka avait dit de la base américaine sur l’île d’Okinawa qu’elle était la «base aérienne la plus dangereuse du monde».
«Maintenant plus que jamais, il est essentiel que les États-Unis maintiennent une force répartie géographiquement […] dans toute l’Asie qui peut assurer la protection du Japon et nos autres alliés, ainsi que les intérêts américains», soulignait le secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, dans un communiqué.
Les tensions en Asie-pacifique rendent donc la présence américaine plus importante que jamais et l’accord annoncé ce vendredi reflète la nécessité de trouver un compromis.
Le premier ministre japonais espère maintenant gagner l’appui des résidents pour la relocalisation de la base de Futenma dans partie moins peuplé d’Okinawa, le plus loin possible des habitants.

Une dépêche envoyée par Daniel, récemment retrouvée : la fermeture du célèbre bar de Kachan, le Jack Nasty (voir "Premier voyage").

4 mars 2012

Okinawan rock star closes his live music club

in front of Kadena Airbase
 

 

Source : Ryukyu Shimpo

Late at night on February 26, at the final performance in Jack Nasty, Okinawa City, Katchan showed his rock-music spirit and brought the curtain down on three decades of music at the club.

 

After three decades, 67 year-old Okinawan rock musician Katchan, or Katsuhiro Kawamitsu, closed his live music club “Jack Nasty” in Gate Street in Okinawa City (formerly Koza City). He was a popular vocalist in the rock group “Condition Green” which was organized in 1971 and went on to dominate the Okinawa music scene. Their radical and skilful performances attracted many American soldiers and young hot-blooded locals to his club, once a symbol of Koza Rock and Roll. Looking back, he said, “I have done well performing here. I have no regrets. The rock musician spirit is part of the essence of my soul. A musician can play his music wherever he goes, and I will now move on to the next stage.”

On the night of February 26 at Jack Nasty, Katchan’s last performance of the usual music and a humorous talk show attracted his close friends and followers. He performed slow tempo songs such as “What a Wonderful World” by Louis Armstrong, “The Dock of the Bay” by Otis Redding and other songs with the feeling of time passing by in leisurely fashion amid scenes of natural beauty. During the performance, he even enjoyed smoking a cigarette that he had wrestled from a guest. He used to play fierce songs and did radical things such as swinging a snake around as he walked through the American soldiers seated in the audience, but he said, “I have fallen in love with gentler songs during the past ten years.” The old rock & roll musician opened up and said, “The world is full of contradictions, and we have so many difficult problems to resolve. There seems no end to people seeking revenge. We should appeal to their senses without rejecting them, even though there may be soldiers out there killing their enemies, or people who belong to other races who speak different languages. We should feel what is around us. We are able to communicate with them.”

During the days when it was 300 yen to one U.S. dollar, Katchan said that he earned enough money from the club in one month to build a house, but the situation for musicians has changed in Koza, because in addition to the high value of the yen against the dollar, young people’s tastes in music have become more diverse. “If you get to the top of a mountain you have to come down. We just repeat that cycle, like the waves that lap on the shores of Okinawa,” he said. The old musician has no idea of quitting rock music quite yet.

He spent most of his music career at the club now packed with memories. One day, when young people with hearing difficulties came to the club he inspired them with his performance. He was also reunited with a young man visiting Koza, whom as a baby the young Katchan had held on the stage of a concert at the Nakano Sun Plaza in Tokyo in 1972. The old musician stated, “I will play rock & roll to appeal to people’s senses.” Sweat glistened on his face as he finished his performance at Jack Nasty.

(English translation by T&CT, Mark Ealey)

9 mai 2013

Conflits territoriaux:

la Chine lorgne-t-elle sur l'île japonaise d'Okinawa?

Source : RFI
 


Base aérienne américaine de Futenma. Iole d'Okinawa, le 26 avril 2012. REUTERS/Issei Kato
 

Une tribune publiée mercredi 7 mai par le Quotidien du Peuple, organe du Parti, risque de raviver les tensions avec le Japon. Deux universitaires renommés appellent à « reconsidérer » la souveraineté nippone sur Okinawa. Située dans l'archipel des Ryukyu, l'île abrite des bases américaines. Les chercheurs dénoncent un traité datant de 1895.

Ce traité, qualifié de « traité inégal », attribuait au Japon des territoires sous domination chinoise à l’issue d’un conflit perdu par la dynastie mandchoue des Qing.

La revendication inattendue sur Okinawa s’ajoute aux nombreux différends territoriaux de la Chine avec ses voisins. Et elle s’inscrit clairement dans la stratégie pékinoise d'affirmation de son pouvoir sur la région.

Cette stratégie s’appuie parfois sur une relecture de l’histoire, comme l’explique Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) :

Photo aérienne d’un navire de surveillance chinois naviguant à proximité d’un bateau garde-côte japonais, dans l’est de la mer de Chine, non loin des iles Senkaku.
01/05/2013 - Chine
Pékin et la stratégie du harcèlement dans les mers de Chine

« Pour les Chinois, une frontière ou un traité, c’est une photo (...) valable à l’instant où elle est prise. Si on peut la remettre en question parce que les rapports de force ont changé, il n’y a aucun souci. C’est pour cela qu’ils parlent de traités inégaux pour tous ces territoires qui leur ont été pris, en particulier au XIXe siècle. »

Pour M. Brisset, « si par hasard, la Chine est suffisamment forte un jour, elle remettra en cause ces traités inégaux et reviendra sur les frontières avec tous ces pays. »

La réponse du Japon n'a pas tardé : le secrétaire général du gouvernement a estimé que le texte n’était pas pertinent, et que la souveraineté de Tokyo sur ces îles était reconnue « à la fois historiquement et par la communauté internationale ».

15 mai 2013

41ème anniversaire de la rétrocession d'Okinawa

 

Source : nipponconnection.fr

Ce mercredi marquait le 41ème anniversaire de la rétrocession d’Okinawa au Japon par les Etats-Unis.

Le gouvernement japonais avait organisé une cérémonie l’année passée pour le 40ème anniversaire, mais pas cette année.

Beaucoup à Okinawa sont mécontents de la concentration de bases américaines dans la préfecture. En surface, 74 pour cent des installations militaires américaines au Japon sont en effet situées à Okinawa.

Le Japon et les Etats-Unis avaient convenu il y a 17 ans de restituer le terrain occupé par la base aérienne des Marines de Futenma. La procédure est actuellement dans l’impasse, tout comme les efforts déployés pour la plupart des autres installations.

Le gouverneur d’Okinawa, Hirokazu Nakaima, a déclaré à la NHK que les bases constituent un fardeau excessif, même s’il croit que le traité de sécurité nippo-américain est nécessaire.

16 mai 2013

Les femmes exigent des excuses de la part de Toru Hashimoto

  

Source : Le petit journal avec AFP

Les femmes de l'archipel nippon d'Okinawa ont dénoncé mercredi les propos d'une vedette de la scène politique japonaise, qui a conseillé aux soldats américains d'utiliser davantage l'industrie du sexe locale pour assouvir leurs pulsions. Le maire de la métropole d'Osaka, Toru Hashimoto, avait évoqué le sujet lundi en réponse à des questions de journalistes sur l'emploi de "femmes de réconfort" par l'armée impériale japonaise pendant la Seconde guerre mondiale. Jusqu'à 200.000 femmes de Corée, Chine, Philippines et ailleurs avaient alors été enrôlées de force au sein des bordels de l'armée nippones dans les territoires occupés par le Japon. Après avoir jugé que de tels systèmes étaient nécessaires en temps de guerre, M. Hashimoto a estimé que les militaires américains stationnés à Okinawa devraient davantage fréquenter les établissements légaux de sexe, afin de réduire les frustrations qui peuvent les conduire à des passages à l'acte violent. "Nous protestons vivement contre les commentaires de M. Hashimoto et exigeons ses excuses ainsi qu'une rétractation de ses propos", ont écrit dans un communiqué commun 25 associations de femmes d'Okinawa. "Peu importe que ce soit en temps de guerre ou non, utiliser les femmes comme un outil (pour apaiser la frustration sexuelle) est intolérable", a déclaré Masako Ishimine, membre d'un groupe féminin local, citée par le journal Okinawa Times. Cette indignation est survenue le jour même du 41e anniversaire de la rétrocession d'Okinawa au Japon, après plus d'un quart de siècle d'occupation américaine, à la suite de la capitulation nippone en 1945. Après sa reddition, l'ensemble du Japon a été placé sous administration américaine. Le pays a recouvré sa souveraineté en 1952 mais Okinawa est resté sous contrôle américain jusqu'en 1972. Dans le cadre d'un traité de sécurité nippo-américain, cet archipel abrite aujourd'hui encore près de la moitié des 47.000 soldats américains stationnés au Japon, malgré les protestations fréquentes des riverains contre les nuisances. Le gouverneur d'Okinawa, Hirokazu Nakaima, a déclaré mercredi que sa préfecture supportait encore une part trop importante des troupes américaines. "Malgré le respect dû au traité de sécurité nippo-américain, je crois toujours que la nation toute entière devrait partager le fardeau", a-t-il dit.​

24 mai 2013

Okinawa, paradis des dieux et des Japonais

 

Source : journaldesgrandesecoles.com
Située à la latitude de Taïwan, Okinawa, la plus vaste des îles de l’archipel de Ryûkyû, est surtout connue pour la terrible bataille que s’y sont livrées durant la Seconde Guerre mondiale les forces armées américaines et japonaises. A la fin de la guerre, les îles les plus méridionales, dont Okinawa, furent placées sous le contrôle du gouverneur américain de Naha, la principale ville. Ce ne fut qu’en 1972 que l’archipel revint au Japon.
Aujourd’hui encore, plusieurs bases américaines et 50 000 Américains, tant civils que militaires, se partagent une bonne partie de l’île et l’on entend vrombir au-dessus de la forêt tropicale et des baies couleur turquoise des formations de Stealth, de F15 ou F22. En dépit du modernisme de Naha et de l’affluence des touristes japonais, la population d’Okinawa, qui s’est courageusement battue pour son empereur et a la même nationalité et le même statut que le reste des Japonais, continue à se considérer comme « à part ». Son dialecte, ses coutumes, croyances, danses et musique, arts martiaux enfin sont différents.
L’ancien royaume de Ryûkyû
Nous sommes en 1477. Sho Shin n’a que douze ans lorsqu’il succède à son oncle, contraint d’abdiquer par la reine mère Yosoidon autour de laquelle s’est regroupée l’aristocratie locale, l’aji.  Sous la poigne de Yosoidon, le gouvernement se centralise à Shuri, actuelle Naha, et s’organise. A peine majeure, le roi contraint sa noblesse à lui remettre ses armes et à s’établir dans sa capitale. Il se dote en même temps d’une importante flotte de commerce à laquelle les empereurs chinois reconnaissent le droit de sillonner Chine et pays du sud-est asiatique. Okinawa possède en effet des gisements de souffre grâce auxquels les Chinois fabriquent leur poudre, et de robustes chevaux prisés des empereurs. En échange, les marins des Ryûkyû rapportent or, soie, objets manufacturés faisant évoluer les arts. La religion du royaume est alors un mélange d’animisme et de shintoïsme, les noro, les prêtresses, étant seules habilitées à converser avec les esprits. Pour conforter le pouvoir de la famille royale, Sho Shin pourvoit sa sœur préférée d’un titre qui va la placer au-dessus de toutes les autres prêtresses, celui de Kikoe-Ogimi, qui se transmettra à l’intérieur de la famille royale. Selon les croyances du royaume, une fois l’an, les divinités du royaume des morts viendraient visiter les utaki ou sanctuaires sacrés, pour apporter aux vivants paix et prospérité. Il existe plusieurs utaki à Okinawa, mais le plus vénéré reste celui de Seifa Utaki.Seifa Utaki est un lieu magique, non seulement pour sa beauté, mais aussi pour le mystère qu’il dégage. S’il n’y avait un sentier tracé, ce serait l’impénétrable jungle équatoriale hantée par de grosses vipères de plus de deux mètres de long. Ca et là se dressent des roches déchiquetées par les vents, les mêmes reliefs karstiques que ceux de la baie d’Halong ou du centre Laos. Une faille volcanique ménage un étroit passage par lequel on parvient à d’autres étranges roches.De religion animiste imprégnée des croyances chinoises liées au culte des morts, Kikohe Ogimi prie les dieux de la forêt et les mannes de ses ancêtres de l’éclairer sur la voie qu’elle doit suivre. Soudain elle entend une voix venue du ciel lui ordonner de demeurer vierge et de régner au côté de son frère, puisque seules les femmes peuvent converser avec les esprits. La lignée des prophétesses se propagea de tante à nièce jusqu’à l’annexion des Ryûkyû par le Japon en 1879 et la création du département d’Okinawa. Ce qui n’empêche pas les jeunes filles d’Okinawa de venir toujours prier les esprits dans la forêt magique.
Naha, entre tradition et modernisme
Dans cetteville provinciale de 320 000 habitants, ancienne capitale du royaume de Ryûkyû, il suffit de traverser une rue pour se retrouver sept siècles en arrière. Desservie par un métro monorail aérien, elle est traversée par les Champs-Elysées d’Okinawa, la rue Kokusai, toujours animée. Là se dressent magasins de grandes marques mais aussi échoppes vendant des vêtements pour chiens ou des équipements et masques à faire frémir Dracula, grands ou petits restaurants, hôtels. La nuit, elle scintille de tous ses néons. Face au magasin Mitsukoshi s’ouvre le marché de Makishi proposant les spécialités de la cuisine d’Okinawa, pieds de porcs bouillis riches en collagène, algues en tout genre, poissons multicolores, pieuvres ventrues et légumes de toutes teintes, surtout les fameuses carottes jaunes. Au premier étage, on peut faire cuisiner ce qu’on vient d’acheter. Au cœur du pittoresque quartier de Tsuboya aux petites maisons traditionnelles et aux jardinets ruisselants de fleurs se niche le quartier des potiers et son musée exhibant une poterie faite d’arabesques étalée surtout sur des fonds sombres, noirs, marine ou marron. Il abonde aussi en bistrots végétaliens, magasin de jouets très créatif, boutiques de mode branchées.Quant au musée historique d’Okinawa à l’altière architecture, il permet de se faire une idée de l’histoire de l’île et de sa production artisanale, tissage des fibres, travail de la soie avec ajouts d’éléments imprimés, laque et verrerie. Une aile est réservée la peinture moderne et contemporaine.Classé au patrimoine mondial de l’humanité même s’il a été reconstruit après les bombardements, le château Shurijo fut le siège du royaume de 1429 à 1879. D’un élégant style plus chinois que japonais, il est flanqué de deux bâtiments réservés aux hôtes de marque et se compose d’un vaste ensemble de pièces d’apparat et d’appartements privés. Deux portes y donnent accès, la Shureimon pour y entrer et la Shurijo pour en sortir. Non loin, le mausolée du roi Tamaundun a été creusé dans la roche en 1501. Puis c’est la vieille rue pavée du quartier Kinjo et ses maisons aux toits rouges, et enfin le paisible jardin Shikinaen si prisé de l’ancienne famille royale. Il ne faut pas manquer la maison historique d’Okinawa, bel ensemble de bâtiments en bois, et l’émouvant Mémorial de la Paix, dressé en bordure de mer.Même si le pont menant à l’île de Kouri, au nord, est impressionnant, même s’il faut goûter à l’ambiance de Chathan, les baies les plus idylliques se situent au sud, telle celle de Mii Baru.
5 juillet 2012

La nouvelle bataille d'Okinawa

 

L'île, sous souveraineté nippone depuis 40 ans, ne se sent pas japonaise. Alors que les militaires américains sont toujours omniprésents, les Okinawais rêvent d'un retour aux sources.

 

Source : Slate.fr

 

 

 

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
Le Japon fête cette année le retour sous sa souveraineté de l'île d'Okinawa, sous occupation militaire américaine de 1945 à 1972. Mais sur ces îles formant l'archipel Ryûkyû, le temps est à l'introspection et aux souvenirs douloureux. Lors de sa venue le 15 mai 2012 sur l'île, le Premier ministre japonais Yoshihiko Noda a promis d'«alléger le fardeau des habitants de l'île». Quarante ans après le retour d'Okinawa dans le giron japonais, l'heure n'est pas à la célébration de l'identité nippone, mais bien de celle d'Okinawa, voire de la culture des îles Ryûkyû, l'ancien nom chinois de ces îles.
La guerre du Pacifique continue d’y hanter les mémoires, certains habitants prétendant qu'on y voit toujours les fantômes des enfants tués. Après avoir connu la colonisation japonaise au XIXe siècle et un violent processus d'acculturation, la bataille d'Okinawa, trois mois de combats d'avril à juin 1945, aura été le summum de l'horreur dans la guerre, avec la mort de 240.000 personnes dont 123.000 civils, un cinquième de la population de l'île [1]. Et si la bataille se poursuit dans les têtes, c'est que les habitants d'Okinawa continuent à subir, chaque jour depuis plus de 60 ans, les vrombissements d'avions et d'hélicoptères, ainsi que des crashs parfois mortels.
Malgré la restitution de l’île il y a quarante ans, les habitants vivent toujours la présence américaine comme une nouvelle occupation. Les Etats-Unis y possèdent encore un droit d'occupation permanente, avec plusieurs bases utilisant des pans entiers de l'île —les trois quarts des bases militaires présentes sur le sol japonais sont concentrées à Okinawa, et la possibilité d'introduire des armes nucléaires sur l'île, ce qui est théoriquement interdit au Japon.
 
US go home!
La guerre du Vietnam, un âge d'or pour les commerçants de l'île — quand les soldats américains, pas sûrs de revenir vivants, dépensaient toutes leurs économies dans les bars, clubs et bordels de la capitale de Naha— n’est plus et ne compense plus le poids de la présence de l’armée américaine. Qui devient petit à petit insupportable: incidents causés par les soldats américains en ville, viols, accidents d'avions militaires, nuisances quotidiennes…
En 1995, le viol d'une jeune fille de 12 ans par 3 soldats américains a été le catalyseur d'humiliations quotidiennes. Les habitants de l'île ont alors manifesté massivement pour la fermeture des bases américaines.
Rien n’a vraiment changé depuis. L’armée américaine contrôle toujours 20% du territoire et s’est enfermée dans ses bases. Cela fait seize ans que les autorités américaines et japonaises essaient de se mettre d'accord pour déplacer loin des habitations l'aérodrome militaire de Futenma. L'armée américaine y fait des essais notamment avec ses avions hybrides Ospreys, qui connaissent de nombreux accidents. En 2009, la victoire du PDJ après plus de 50 ans de domination de la droite avait ravivé l'espoir d'une fermeture progressive des installations américaines, à commencer par le transfert de celle de Futenma hors d'Okinawa.
Alors que le PDJ promettait un déplacement hors d'Okinawa, c'est la solution américaine qui semble prévaloir, c'est-à-dire reconstruire l'aérodrome sur une île artificielle au nord de l'île, sur la côte d'Henoko. Mais celle-ci est mal acceptée par les habitants de l'île en raison de la présence d'une barrière de corail et d'espèces marines en voie de disparition comme le Dugong. Dernier épisode en date: alors que le gouvernement japonais avait annoncé le 27 juin qu'il autorisait les Etats-Unis à déployer les avions américains MV-22 et CV-22 Osprey sur la base aérienne d'Okinawa, le gouverneur d'Okinawa a fait savoir le 1er juillet qu'il s'y opposait.
L’économie locale reste dépendante de Tôkyô et des bases militaires américaines. On parle au Japon avec sarcasme d'une économie reposant sur les «3K»: les bases militaires (kichi en japonais), les subventions publiques pour la construction (kôkyô kôji) et le tourisme (kankô).

 

La préfecture la plus pauvre du Japon
Okinawa est une destination de rêve pour les Japonais. 4,6 millions de touristes s'y rendent chaque année, ce qui génère 15% des revenus de l'île. Dès la rétrocession d'Okinawa, pour aligner le niveau de vie des habitants de l'île sur la métropole, des transferts financiers massifs sont opérés jusqu'en 2001 et représentent 30% des revenus annuels de la préfecture. Des travaux publics métamorphosent l'île avec la construction d'autoroutes et de bâtiments publics divers. Las, Okinawa reste cependant la préfecture la plus pauvre du Japon et celle ayant le taux de chômage le plus élevé, au-delà des 9%.
D’où un sentiment de trahison exacerbé et l’évocation du souvenir douloureux de la colonisation japonaise au XIXe siècle. Alors que la langue des îles Ryûkyû se parlait encore, les professeurs instituent un rite humiliant qui va perdurer jusqu'en 1972.
Tous les matins, le premier élève qui prononce un mot en uchinâguchi se voit remettre une sorte de bonnet d'âne qui se transmet tout au long de la journée en fonction des écarts à la langue japonaise. Ceci est vécu comme un jeu par les enfants, mais s'avère une arme redoutable pour faire passer la langue d'Okinawa au rang de folklore.

 

Un retour de la culture locale
Paradoxalement, c'est pendant l'occupation américaine que les habitants d'Okinawa se sont sentis le plus japonais. Aujourd'hui, certains essayent de faire revivre cette langue, qui est notamment enseignée dans les universités d'Okinawa. Car d'après plusieurs sondages menés dans les années 2000, les habitants se sentent sans complexe «Okinawaiens avant d'être Japonais» [2].
Ce retour aux sources, à la culture originelle de l'île, est aujourd'hui très bien incarné par la culture populaire de l'Archipel. Le cas le plus emblématique est celui de la chanteuse Cocco, originaire de l'île. Sa carrière s'est déroulé en deux temps: la chanteuse se produit d’abord au Japon, ne fait pratiquement jamais référence à son origine d'Okinawa et refuse de se produire sur l'île, par peur d'être récupérée comme un produit culturel prêt à consommer pour des Japonais en mal d'exotisme.
Mais après s'être retirée de la scène pendant plusieurs années, elle fait le choix en 2006 de donner son premier concert à Okinawa et s'engage résolument pour une défense de son île, contre les bases militaires [3]. La culture des îles Ryûkyû se fait de plus en plus présente jusqu'à son dernier album sorti en 2010, Emerald, avec des chansons faisant désormais explicitement référence aux souffrances accumulées des habitants de l'île, et chantées en partie dans la langue d'Okinawa.

Une manifestation devant la base américaine de Futenma, en 2010. REUTERS -

La jeune génération d'Okinawa grandit désormais au gré des épisodes de Ryujin Mabuyer, super-héros d'Okinawa.
Cette série télévisée locale apparue dans les années 2000 est devenue très populaire dans l'île, au point qu'elle est même diffusée au Japon. Elle multiplie les clins d'oeils et références culturelles des îles Ryûkyû, avec des héros s'exprimant en partie en uchinâguchi, une première dans une série télévisée locale et la preuve que les habitants renouent aujourd'hui sans complexe avec leur culture d'avant la colonisation japonaise. Pour les enfants de l'île, s'exprimer avec des mots en okinawaien est devenu aujourd'hui kakkoi, c'est-à-dire «cool».
Mathieu Gaulène
[1] Patrick Beillevaire, Okinawa: disparition et renaissance d'un département, Le Japon contemporain, Fayard, 2007.
[2] «Les Okinawaiens ne sont-ils que des porcs?» 40 ans de la rétrocession d'Okinawa au Japon, Asahi Shinbun, 10 mai 2012.
[3] Kazuhiko Yatabe, Coco d'Okinawa: un autre regard sur la domination coloniale du Japon, Hermès 52, 2008.
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